Ressources humaines

Renforcer les capacités du personnel de santé local, sur différents niveaux, afin d’améliorer la qualité des soins.

De nombreuses structures de santé doivent encore combler des lacunes en matière de qualité des soins prodigués aux nouveau-nés de faible poids et malades. Il est donc essentiel de travailler non seulement sur les connaissances théoriques, mais aussi sur le renforcement des compétences pratiques, afin de garantir que les professionnels de santé soient préparés et puissent appliquer leurs acquis dans des situations cliniques réelles.

Pour remédier à cette situation, la Fondation Paolo Chiesi se focalise afin de renforcer les compétences du personnel local de santé, grâce à des programmes de formation structurés, continus et adaptés au contexte, dispensés sur tous les niveaux du système de santé, des hôpitaux de référence (centres) aux structures de santé périphériques (antennes). Ces programmes visent à être officiellement reconnus par les autorités sanitaires nationales et à être intégrés dans les structures de formation existantes.

La formation pourrait couvrir : 

• Les soins essentiels aux nouveau-nés, axés sur une approche centrée sur la famille, avec un personnel soutenant l'engagement et le bien-être de la famille.
• Les soins complexes, en utilisant des outils de formation, de supervision et de suivi standardisés et approuvés par l'OMS.
• L'amélioration de la qualité fondée sur les données, en encourageant les hôpitaux à suivre les progrès et à orienter les interventions futures.
• Le développement organisationnel, en aidant les structures de santé à améliorer leur efficacité et leur impact.

En général, la formation doit être adaptée au contexte local, continue, officiellement reconnue et intégrée dans de plus grands efforts de développement. À cet égard, la Fondation privilégie et recommande les méthodologies qui incluent l'apprentissage Sud-Sud, la formation de formateurs et le soutien aux acteurs locaux.

Infrastructures et espaces

Améliorer la répartition et la réorganisation des espaces néonatals afin de diminuer la séparation entre les services et de promouvoir la continuité des soins.

Dans le passé, les unités néonatales étaient conçues pour séparer les nouveau-nés de leurs familles afin de prévenir les infections. Aujourd’hui, il est prouvé que la prise en charge sans séparation, associée à des protocoles rigoureux de prévention des infections, favorise non seulement le lien mère-enfant et l’allaitement, mais réduit également le risque d’infections nosocomiales. C’est pourquoi la Fondation Paolo Chiesi encourage la répartition et la réorganisation des espaces néonatals afin de promouvoir la prise en charge sans séparation et la continuité des soins, en privilégiant la réorganisation des espaces existants plutôt que la construction de nouveaux bâtiments, souvent coûteux et dépendants de financements parfois précaires. Chaque cas est évalué avec soin en fonction du contexte local et des besoins spécifiques.

Les principaux objectifs sont les suivants :

• Services mère-enfant avec accès à des lits, à la nourriture et à des installations d’hygiène.
• Réserver les unités de soins intensifs néonatals uniquement aux bébés nécessitant des soins spécialisés, permettant ainsi aux autres bébés de rester avec leur mère.
• Des espaces pour faciliter les Soins Kangourou (KC), équipés de lits ou de fauteuils confortables.
• Création d’unités de soins intensifs mère-enfant (USIM) pour favoriser la proximité et le lien affectif.

Au-delà des interventions visant à améliorer les infrastructures et les espaces sur chaque niveau d’une structure donnée, la Fondation Paolo Chiesi mobilise les décideurs pour soutenir la mise en œuvre d’un modèle en étoile avec des systèmes d’orientation et de rétro-orientation efficaces visant à désengorger les structures centrales.

Bien que la Fondation ne fournisse pas de financement direct pour les services de transport, elle soutient activement le renforcement des capacités grâce à des formations et à la sensibilisation concernant l’importance d’assurer des soins optimaux lors des transferts néonatals, notamment en maintenant une Séparation Zéro.

Équipements et matières premières

Garantir que les équipements essentiels pour les soins néonatals soient appropriés, abordables et faciles à entretenir au sein du système de santé local.

Offrir des soins de qualité aux nouveau-nés de petite taille et malades exige des équipements médicaux adaptés, sélectionnés, gérés et entretenus de manière appropriée au contexte. Ces équipements doivent être simples, robustes, économiques et avec une utilisation et un entretien simple. Les solutions comportant une haute technologie peuvent s'avérer inadaptées quand les équipements ne peuvent pas être réparés localement ou quand ils exigent une maintenance complexe. Dans de nombreux contextes aux ressources limitées, les équipements restent inutilisés à cause d'un manque de formation et de pièces détachées, ou bien en raison d'attentes irréalistes quant à leur durabilité.

De plus, les hôpitaux devraient également se procurer des articles de confort de base (par exemple, des lits, des fauteuils inclinables, des trousses de Soins Kangourou) pour soutenir les soins axés sur la famille. 

Pour garantir une utilisation appropriée et durable : 

• Tout achat doit être fondé sur une évaluation des besoins en impliquant le personnel clinique, infirmier et biomédical afin de garantir que les équipements correspondent aux besoins réels.
• La direction de l'hôpital devrait s'engager à assurer l'entretien et des réparations continues.
• À chaque introduction d'une nouvelle technologie, le fournisseur doit assurer la formation du personnel clinique pour l'utilisation et la maintenance, et il doit aussi identifier des techniciens ou des ingénieurs biomédicaux locaux qui seront responsables de leur entretien.
• La planification doit également inclure des protocoles de nettoyage pour prévenir les infections et la septicémie, car une utilisation et une hygiène inappropriées des dispositifs peuvent présenter des risques graves.
• Des systèmes de gestion des stocks et des chaînes d'approvisionnement solides sont nécessaires afin de garantir la disponibilité des pièces de rechange et des pièces consommables.

La Fondation Paolo Chiesi soutient l'acquisition de technologies à faible coût et adaptées au contexte, conformes au niveau réel des soins fournis par les structures. Investir dans des équipements utilisables et durables et former le personnel local sont des actions bien plus efficaces que fournir des machines haut de gamme qui ne peuvent être ni utilisées ni entretenues. Cette approche garantit de meilleurs résultats de santé et la pérennité des services de soins néonatals.

Système de données

Mettre en place un système d’enregistrement et de gestion des données (statistiques, dossiers médicaux, etc.) afin de suivre les progrès et d’améliorer la qualité des soins.

Les données constituent un outil précieux pour améliorer les soins néonatals. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les données fiables font souvent défaut et la valeur perçue de leur collecte et de leur utilisation est faible. La Fondation Paolo Chiesi s’efforce de promouvoir un changement culturel et comportemental, en donnant aux équipes de soins locales les moyens pour considérer les données, non comme un fardeau bureaucratique, mais comme une ressource pour apprendre, progresser et défendre leurs droits.

Des données précises permettent aux structures de :

• Suivre les progrès au fil du temps et identifier les points à améliorer ;
• Améliorer les résultats cliniques et tirer des enseignements grâce aux schémas et aux tendances observés dans leurs propres pratiques de soins ;
• Collaborer plus efficacement avec d’autres hôpitaux et d’autres niveaux du système de santé ;
• Fournir aux autorités nationales et aux donateurs la preuve qu’une intervention fonctionne et qu’elle est rentable ;
• Informer d’autres contextes et généraliser les bonnes pratiques.

La Fondation Paolo Chiesi soutient le développement de systèmes simples et adaptés au contexte pour l’enregistrement et l’analyse des données, notamment en favorisant leur numérisation lorsque cela est possible. Des agents de santé locaux sont formés non seulement à la collecte des données, mais aussi à leur interprétation et à leur utilisation pertinente dans le cadre d’audits cliniques et de cycles d’amélioration de la qualité.

Enfin, les données sont essentielles pour instaurer une crédibilité, une responsabilité et une viabilité à long terme, et pour démontrer que les investissements dans les soins aux nouveau-nés de faible poids et malades font réellement la différence.

Communication et plaidoyer

S’assurer que la communication, sur tous les niveaux, soit un outil stratégique pour améliorer la qualité des soins, la coordination, la participation et l’impact.

1. Communication au sein du système de santé : Une communication efficace entre les professionnels de santé est essentielle pour garantir la continuité des soins, notamment entre les différents services et niveaux du système de santé. Promouvoir une approche de soins continus en santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) signifie reconnaitre les besoins interdépendants des mères et des nouveau-nés, de la grossesse à la période postnatale, et aussi faciliter l'accès à des services intégrés, de la communauté aux hôpitaux de référence.
2. Communication avec les familles : Une communication claire, respectueuse et empathique avec les parents est essentielle dans le cadre des soins centrés sur la famille. Elle permet d'obtenir une participation active des parents aux soins du nouveau-né tout au long du parcours de soins, de l'admission jusqu'à la sortie et puis pendant le suivi. Une communication efficace doit être adaptée au contexte culturel et aux différents niveaux d'alphabétisme. Quand les professionnels de santé et les familles comprennent leurs rôles et collaborent, la qualité des soins s'améliore et la confiance en est renforcée.
3. Plaidoyer et communication institutionnelle : Ce type de communication joue un rôle essentiel pour influencer les politiques, mobiliser les ressources et sensibiliser le public à la santé maternelle et néonatale. Les hôpitaux et les structures de santé peuvent être des acteurs clés pour accompagner le changement aux niveaux local, régional ou national, souvent en collaboration avec d'autres partenaires.Les efforts de plaidoyer devraient viser à :
   • Promouvoir l'inclusion des priorités en matière de santé maternelle, néonatale et infantile dans les discussions sur la planification et les politiques de santé aux niveaux local et national.
   • Mobiliser les acteurs locaux — notamment les autorités sanitaires, les dirigeants communautaires, les ONG et la société civile — afin de renforcer leur soutien en faveur de l'amélioration des soins maternels et néonatals.
   • Mobiliser les ressources et les financements en démontrant l'impact des soins de qualité grâce à des exemples de réussite locale et des résultats mesurables.
   • Autonomiser les communautés grâce à l'éducation et à la sensibilisation concernant la santé, en favorisant la prise de conscience de leurs droits et des services disponibles en matière de santé maternelle et néonatale.

Dans ce contexte, en 2023, la Fondation Paolo Chiesi a rejoint le Partenariat pour la Santé Maternelle, Néonatale et Infantile (PMNCH), la plus grande plateforme mondiale multipartite axée sur la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Cet engagement stratégique permet à la Fondation d'aligner son action avec des efforts plus étendus au niveau mondial et de renforcer son plaidoyer, non seulement pour améliorer les soins sur le terrain, mais aussi pour contribuer à la mise en place de systèmes et de politiques plus favorables à la santé maternelle et néonatale dans le monde.

Protocoles et lignes directrices

Élaborer un ensemble de protocoles, de manuels et de lignes directrices qui favorisent des soins cohérents et de qualité.

Des protocoles standardisés sont essentiels pour garantir à tous les nouveau-nés, en particulier les plus petits et les plus malades, des soins de qualité, fondés sur des données probantes, quel que soit le lieu de prise en charge. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, ces protocoles sont inexistants, obsolètes ou appliqués de manière incohérente, ce qui contribue à la variabilité des soins et des résultats.

La Fondation Paolo Chiesi soutient les équipes locales pour la création de protocoles cliniques et opérationnels, qui soient pratiques et adaptés au contexte. Ces protocoles doivent :

• être fondés sur des sujets prioritaires (domaines cliniques à fort impact), identifiés par l’évaluation des besoins (par exemple, nutrition, soins thermiques, prévention des infections) ;
• être faciles à consulter, inclure des aides visuelles lorsque cela est utile et être facilement accessibles sur les lieux de soins (par exemple, des affiches murales imprimées, des manuels de poche, des formats numériques) ;
• être associées à des indicateurs mesurables : il faut donc développer des indicateurs pertinents de façon à surveiller leur conformité et leur efficacité, et réviser les protocoles en fonction de données réelles.

Les protocoles doivent être conformes aux normes internationales et aux recommandations fondées sur des données probantes, tout en tenant compte des capacités, de la langue et des méthodes de travail spécifiques des structures de santé locales. Afin de garantir la cohérence et la participation active des institutions locales, la Fondation collabore avec des acteurs nationaux et régionaux, tels que l’Association Africaine de Néonatologie, pour harmoniser les efforts et plaider en faveur de leur adoption par les institutions.